Julie Nasri

Esthéticienne, Fondatrice de « Mes Petites Lingettes »

Mes débuts dans l’esthétique
Après le bac, j’ai fait un stage d’orientation d’un mois dans un institut de beauté et j’ai vraiment apprécié. J’ai alors passé un CAP et un BP en alternance à l’IFPM. J’étais dans un institut de quartier à Paris où j’ai beaucoup appris. C’est là que j’ai découvert Matis pour qui j’ai décidé de devenir animatrice-formatrice, j’avais 21 ans. Matis est une marque extrêmement technique qui a son propre laboratoire R&D, c’était très intéressant.

Animatrice, formatrice
Pour Matis, je faisais des soins, de l’animation en institut ainsi que de la formation. J’ai très rapidement remplacé la formatrice France pendant son congé de maternité, j’ai adoré former au quotidien, la transmission me touche vraiment. Tout s’est très bien passé, quelques mois plus tard, je formais à l’international

Transmettre mais différemment…
J’allais me marier, fonder une famille, les événements de famille se faisaient sans moi, cela me pesait de plus en plus et puis j’ai développé une phobie de l’avion. Alors que je prenais l’avions quatre fois par mois, je n’y arrivais plus. Ainsi, depuis 2013, j’ai totalement arrêté les transports aériens. La direction a accepté une rupture conventionnelle.

Pendant six mois je suis restée chez moi afin de déterminer ce que j’avais envie de faire. Je ne voulais pas retourner en cabine et je ne pouvais pas devenir prof car je n’avais pas le BTS mais je voulais former, transmettre malgré tout.

Alors j’ai créé un site internet où je revendais des cosmétiques de marques françaises bio et je proposais des ateliers pour les consommatrices finales en leur expliquant le fonctionnement de la peau, les produits, comment les choisir en fonction de sa peau… ?

L’idée des lingettes
J’ai toujours eu cette sensibilité à la nature, quand j’ai arrêté de travailler je me suis demandée quoi faire dans cette société de consommation qui devenait vraiment aliénante, j’ai estimé que chacun devait faire sa part. En famille, nous avons commencé par changer notre façon de consommer aussi bien dans l’alimentaire que dans les loisirs.

A l’époque, je faisais les marchés de Noël pour revendre mes cosmétiques bio, mon mari m’a incité à proposer les lingettes que je fabriquais. J’étais sceptique mais ce fut un très gros succès !

« Mes Petites Lingettes »

Au début je ne travaillais qu’avec les consommatrices finales et j’ai eu envie de développer cette affaire dans le milieu de l’esthétique que je connaissais très bien.

Le lancement auprès des instituts de beauté

Pour la cabine j’ai développé des lingettes à base de micro-éponge de bambou de couleur noir pour qu’elles restent impeccables plus longtemps. Car une lingette claire, après plusieurs lavages ternit forcément.

On utilise la lingette coton et on la met à la machine jusqu’à 90°, 60° pour le bambou car il y a un petit côté élastique. Il suffit que l’esthéticienne ajoute les lingettes avec son linge ordinaire.

L’idée est de changer l’utilisation du consommable sans ajouter de contrainte.

Une amie esthéticienne a parlé de moi à une esthéticienne qui gère un institut et c’est ainsi que tout a démarré avec une commande de 1 500 lingettes. J’ai ensuite produit 4 000 lingettes pour My Spa.

Une confection éthique

Les lingettes sont  en coton bio de Turquie certifié GOTS Global Organic Textile Standard, c’est un coton qui n’est ni traité, ni blanchi, ni teint. On le voit, les  lingettes ne sont pas blanches mais beige.

J’avais un enfant, j’étais enceinte du deuxième, je devais coudre, démarcher en même temps, sans oublier l’administratif, ça n’était plus possible, je n’avais plus de vie.

Je ne pouvais pas développer mon activité en passant mes journées derrières ma machine à coudre, comme une esthéticienne ne génèrera pas plus de chiffre d’affaires en passant sa vie en cabine. C’est dur à admettre… On reste dans une zone de confort et c’est difficile d’en sortir de soi-même. Aujourd’hui, j’ai tout mon temps pour démarcher des entreprises.

Je voulais trouver un atelier de confection en France et qui partagent mes valeurs au niveau de l’éthique. Aujourd’hui, je travaille avec un atelier de réinsertion professionnelle.

Une couturière indépendante réalise toutes les pochettes pour la revente des lingettes à la cliente finale.

Ecologie et luxe

Il ne faut pas opposer l’écologie et le luxe, les lingettes peuvent être personnalisées avec le nom et/ou le logo de l’institut. Certains instituts, offrent une lingette à la fin du soin. La cliente découvre ainsi le produit et toute sa douceur. Certaines clientes imaginent que ce qui est bio gratte et ne sent pas bon. L’idée est de donner à l’écologie une image plus haut de gamme.

Les lingettes et les esthéticiennes

J’incite les esthéticiennes à mettre en avant les lingettes en début de soin en mettant en avant leur démarche plus écologique ou bien en fin de soin en disant : « Vous avez sans doute ressenti la différence par rapport au coton, j’utilise des lingettes plus douces. Elles existent à la vente pour toute la famille. ».

Le grand format contient quinze lingettes avec un filet de lavage est au prix de 35 euros, le petit quatre lingettes pour 14 euros. Pour l’esthéticienne c’est moitié prix. Ça marche très très bien.

Généralement, pour commencer, les esthéticiennes prennent un kit cabine et trois kits de lingettes pour la revente et une semaine plus tard, elles me contactent en m’en demandant plus car ça se vend très bien.

L’écologie pour générer du CA

Les mentalités évoluent, ce concept n’aurait pas fonctionné il y a encore quelques années. Mon activité n’existe que depuis deux ans, j’ai prévu de me dégager un salaire cette année.

N’oubliez pas que la transition écologique génère vraiment des économies pour l’institut ou le spa. Vous allez diminuer les charges, augmenter les marges et développer votre fichier client qui sera attiré par votre démarche.

Assistez au Workshop de Julie Nasri : Positionnez vous en leader : devenez écologique !
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