Conférence Esthétique Lundi 30 Mars 2015, 14h20 - 14h40

Les options de financement pour s’installer ou racheter une entreprise dans la beauté ou le bien-être

Grégory Declercq - Président du Groupe Silvya Terrade

Lors de la création ou la reprise d’une entreprise dans le secteur de la beauté ou du bien-être, le recours à l’emprunt bancaire reste l’outil de financement le plus couramment utilisé pars les entrepreneurs et artisans.

L’option bancaire est, et restera, une solution viable et adaptée au financement des petites entreprises en bonne santé financière. Néanmoins, elle est imparfaite pour l’entrepreneur et insuffisante pour accompagner l’entreprise tout au long de son développement si celui-ci doit être ambitieux, à plusieurs titres :

– Le risque pour l’entrepreneur : en cas de prêt, l’entrepreneur devra très souvent disposer d’un apport en numéraire, montrer une comptabilité saine et apporter des cautions personnelles, ce qui génère un risque personnel et restreint mécaniquement le champs d’application aux petites structures et pour des projets d’investissement modestes.

– L’absence d’appétit pour le risque des banques : en règle générale, les banques ne prêtent qu’à une entreprise déjà établie et en bonne santé financière. Il est difficile d’imaginer que votre banque de quartier prêtera seule les fonds nécessaires à la reprise d’un fonds dans une zone concurrentielle, à une création ex-nihilo, ou à plus forte raison à une reprise judiciaire avec plan de retournement.

– La taille des financements disponibles : un financement bancaire peut être une bonne solution pour un projet local ou le développement sur le long terme d’une enseigne au gré de sa propre capacité d’autofinancement, mais il est rare pour un entrepreneur isolé de pouvoir obtenir des financements conséquents pour mettre en œuvre des travaux lourds, un projet ambitieux de croissance externe ou de développement d’un réseau. A ce titre, peut-on penser que les grandes enseignes nationales se sont développées uniquement avec des financements bancaires ?

– La complexité administrative : les dossiers bancaires sont lourds, avec souvent des hypothèques et autres mécanismes de nantissement pour chaque nouveau projet, et les délais de réponse atteignent plusieurs mois. Dès lors, difficile d’envisager des rachats d’entreprise rapides et en série si un nouveau dossier doit être constitué pour chaque nouvelle acquisition.

Ces derniers inconvénients de l’absence d’effets d’échelle des financements bancaires à la fois en termes de taille et de rapidité d’exécution nous concernent tout particulièrement : le secteur de la beauté et du bien-être est très consommateur en capital car les équipements sont de plus en plus perfectionnés et onéreux. Par ailleurs, une consolidation généralisée est en marche dans chaque branche de notre industrie du fait des nombreux départs en retraite de patronnes d’instituts, d’écoles, etc., et du développement des grandes chaînes. Paradoxalement, chaque entreprise disponible à la vente est en soi de petite taille, ce qui signifie pour le consolidateur beaucoup de petites transactions et donc beaucoup de financements bancaires uniques pour parvenir à un grand groupe.

Poids des équipements, consolidation naturelle du secteur, émergence des grandes enseignes : investir, racheter ses concurrents et se développer en réseau est la meilleure arme pour faire la différence et conserver son indépendance.

Depuis 2008, l’État et les institutions financières ont développé un grand nombre de nouveaux outils pour adapter les financements disponibles aux nouveaux besoins des entrepreneurs dans une situation économique difficile. Ces nouveaux outils permettent de décharger les entrepreneurs du risque de financement et d’apporter aux projets de consolidation à long terme des ressources de long terme, c’est-à-dire des financements stables qui peuvent être de grande ampleur et qui n’ont pas à être remboursés au cours des premières années du projet : cautionnement et abondement BPI, financement obligataire par des FIP et FCPR, et défiscalisation ISF auprès des particuliers en sont les exemples les plus faciles à mettre en œuvre. Grâce à ces outils, un entrepreneur sans apport personnel peut aujourd’hui racheter ou constituer une grande entreprise tout en gardant le contrôle de son groupe.

Les nouveaux outils de financements sont encore trop peu connus du public ; pourtant ceux-ci sont simples et accessibles à tous, et ils peuvent donner les moyens à un entrepreneur local de très rapidement s’installer et se développer, sans ou en complément des banques !

Grégory Declercq

Grégory Declercq

Président du Groupe Silvya Terrade

Je suis diplômé de l'école HEC et membre du groupement HEC-Entrepreneurs.

J'ai occupé plusieurs postes dans le monde du capital investissement et du financement, notamment chez Goldman Sachs à Londres, puis chez Qatar Investment Autority (fonds souverain du Qatar) à Doha et Dubaï.

Je suis depuis longtemps engagé dans entrepreneuriat dans le domaine de la beauté puisque j'ai participé depuis 2009 à l'acquisition et le développement de plusieurs marques de cosmétique, dont la prestigieuse marque Patyka.

Le secteur de l'enseignement privé en esthétique est un secteur d'excellence dont le rôle est primordial pour former, accompagner et insérer nos futurs experts et entrepreneurs de la beauté. Il a une fonction sociale également très importante puisque le secteur de la beauté en général est en croissance, et que de plus en plus d'adultes souhaitent se reconvertir pour vivre leur passion pour le maquillage, le spa, la parfumerie…

Site Internet : http://www.silvya-terrade.com